Ronan

Les critiques disent souvent qu’un restaurant est l’enfant illégitime de tel ou tel chef, mais avec Ronan, c’est enfin le cas : le chef Daniel Cutler et son épouse Caitlin possèdent et dirigent ce restaurant qui grandit avec amour et caractère — il est aussi charmant et amusant que ses parents semblent l’être. Daniel Cutler était auparavant chez Sotto, considéré par beaucoup comme la meilleure pizza de Los Angeles, et il est également l’inventeur du pâté de foie adulé par Jonathan Gold chez Alimento. Vous trouverez une version similaire sur le menu de Ronan, avec du barolo chinato, foie gras, raisins secs et un morceau de carasau, pain traditionnel sarde. Ses pizzas sont aussi bonnes sinon meilleures, avec une pâte qui a fermenté pendant 48 heures (intolérants au gluten, réjouissez-vous!), toutes boursouflées et carbonisées comme il se doit. Les stars sont la Zucca aux fleurs de courgettes ainsi qu’une calzone radicale appelée The Philippe ; mais la meilleure reste la “Sweet Cheeks”, que Cutler avait l’habitude de faire pour sa femme chez Sotto : guanciale fait maison (de Peads and Barnett, rien de moins !), ricotta et un filet de miel cacio e pepe. Ronan vous surprendra également avec des cocktails délirants et une vaisselle dépareillée, ainsi que des assiettes plus ou moins grandes : burrata moelleuse, palourdes épicées ou une côtelette de porc au pollen de fenouil que le chef charcute lui-même. Personne ne se prend trop au sérieux chez Ronan, et leur pop-up hebdomadaire du dimanche “Parm Boyz” en est un exemple clair — essayez-le par vous-même, faites-vous plaisir et amusez-vous avec l’équipe. Leur grand patio est également parfait pour prendre un verre pendant la Golden Hour, et tout dîner devrait se terminer en partageant un dessert avec plusieurs cuillères. Caitlin, qui était chez Huckleberry et Hatchet Hall, a un penchant pour le sucré et son talent transparaît dans leur Rye or Die ou cheesecake au feu de bois. Chez Ronan, Caitlin et Daniel Cutler ont accompli le saut périlleux quasi impossible à Los Angeles : on s’y sent comme dans un resto de quartier, même en ayant conduit depuis l’autre bout de la ville. Un véritable restaurant “mom-and-pop”, dans tous les sens du terme.