Hatchet Hall

Hatchet Hall est un chef d’œuvre du mouvement dada. Perdu au milieu de nulle-part, dans une partie de Los Angeles que tout le monde ignore, sauf les inconditionnels du A-Frame de Roy Choi, c’est un restaurant indescriptible. La déco est surprenante, dans un immense espace (de 300 couverts, ils sont passés à 120) où la taxidermie est reine. On y trouve une terrasse sous des oliviers, des salles à manger privatisables, et le Old Man’s Bar, un speakeasy caché… Un véritable Cluedo où le vin est l’arme de choix. Les deux sommeliers (Maxwell Leer, anciennement chez Bestia, et Adam Vourvoulis, ex-GM de Trois Mec) jouent avec la boutanche comme un mixologiste mélange ses alcools. La carte des vins est incompréhensible, un véritable mots-croisés avec des appellations plus biodynamiques les unes que les autres. On se laisse guider, on boit beaucoup, et marie tout ça avec les petites assiettes bien riches du chef Brian Dunsmoor. Toasts de foie de volaille, buns au sésame avec du beurre au miel… On retrouve beaucoup, beaucoup de pain sur le menu et sous les préparations. A ne pas manquer, deux plats qui relèvent nettement le niveau : carottes à la chermoula (avec du labneh et du miel) et les côtes de porc de Peads & Barnetts, le meilleur cochon de la Californie du Sud. Notre reco ? Voir Hatchet Hall comme un bar à manger, où l’on vient pour étancher sa soif, et où l’on finit par manger pour éponger l’alcool.