Speranza

Pour certains, Speranza n’existe pas. C’est un petit restaurant undercover, caché sur Hyperion Avenue derrière quelques bâches en plastique. Il n’y a quasiment aucune chronique de l’endroit, pas de site web ni de réseaux sociaux, alors qu’il existe depuis presque dix ans. Pour certains, Speranza n’a pas droit d’exister car les pâtes sont parfois trop cuites, parfois trop modestes. Ces badauds préfèrent sûrement attendre trois semaines pour une table chez Felix Trattoria ou Bestia. Pourtant, on peut trouver un certain charme à ce restaurant de quartier, où les couples viennent partager un plat de bucatini sur la terrasse, réchauffée en hiver par des braseros. Ils hésitent souvent entre les pâtes faites à la main (fettuccine au pesto ou linguine aux palourdes) et des classiques (spaghetti à la poutargue, risotto à l’encre de seiche, côtelettes d’agneau), mais s’attèlent au choix du vin, lubrifiant social essentiel à un premier Tinder date. Si tout se passe bien, ils commanderont également un tiramisu avec deux cuillères, qui mériterait de ne pas être partagé et mangé égoïstement en léchant le fond de l’assiette…